« Les 53 migrants arrivés le 24 octobre au centre d'accueil et d'orientation (CAO) auront tous été réorientés, fin mars, vers d'autres structures, le temps de poursuivre l'accompagnement dans leur demande d'asile ou de statut de réfugié. » Serge Milon, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) à la Préfecture de la Mayenne, l'a confirmé mercredi soir, lors du pot d'amitié organisé par les migrants et l'ensemble des intervenants : Adoma (insertion par le logement), bénévoles, associations, élus...
Le 16 février, un premier « départ » avait concerné treize migrants. Jeudi, ce sont 24 migrants qui ont quitté Sainte-Suzanne : douze ont rejoint le CAO de Saint-Nazaire et douze autres celui de Laval, installé au centre de formation pour adultes.
« Que du bonheur »
Wahed, 24 ans, est de ceux-lą. Il a quitté le Soudan pour fuir la guerre et témoigne de son vécu dans la commune. « Cela n'a été que du bonheur ! L'accueil et l'accompagnement ont été exceptionnels. J'ai rencontré des gens généreux. Je vous remercie tous », commente-t-il. « Je souhaite continuer ą apprendre le Français, avoir un métier pour m'installer en France ».
Elaine Rudnicki, l'une des nombreuses bénévoles suzannaises ou camélésiennes, est interprête auprès des réfugiés. « 120 personnes du collectif de bénévoles, des associations, ont accompagné continuellement les 53 migrants. C'était une aide spontanée, du fond du coeur. Tout s'est bien passé grāce à une organisation hors pair dans de multiples domaines : apprentissage du français, vêtements, sport, alimentation, transports... Pendant plusieurs mois, on a vécu une belle expérience de partage. »
Le mot de la fin pour ce migrant qui compte poursuivre ses études d'avocat : "Mon intention est de revenir un jour habiter à Sainte-Suzanne. Ici, j'ai compris ce que signifiaient la Liberté, l'Égalité et la Fraternité".
Une phrase qui constitue une belle satisfaction pour les dizaines de bénévoles locaux qui les ont accompagnés.