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Depuis leur arrivée au centre d'accueil et d'orientation (CAO), les migrants ont été pris en charge par plusieurs dizaines de bénévoles. Leur rōle a été de mettre en place des moyens et un accompagnement pour que leur séjour se passe le mieux possible.
C'est d'ailleurs l'objectif visé par les activités physiques qui leur sont proposées. « Nous savons que le séjour des migrants prendra fin en mars. Cette durée de quelques mois leur permet de se poser, de reprendre des forces après des épreuves difficiles, avant de repartir », expliquent les bénévoles. Le football, le badminton, la boxe et la natation, sont au programme.
« Amoureux du jeu collectif »
Quelques-uns pratiquent de la musculation avec du matériel mis ą disposition. Tous les mercredis, ą 18 h, une dizaine d'entre eux se retrouvent sur le stade pour un entraīnement de football suivi de petits matches. Mais en raison du froid, tous ont trouvé refuge dans le gymnase. « Ce sont de bons footballeurs, amoureux du jeu collectif, qui savent jouer avec le ballon », indiquent Jean-Yves, Joevin et Robin, membres du club local qui assurent l'entraīnement, ajoutant que « cela se passe trčs bien. Ils sont respectueux, ont le sens du collectif et prennent pendant deux heures beaucoup de plaisir ».
Une équipe pourra peut-être se constituer « pour une rencontre avec leurs compatriotes qui sont ą Laval », précise Robin.
La piscine, une découverte...
Le jardin aquatique ouvre également ses portes aux migrants. « Dix entrées chaque semaine leur ont été proposées », informent Thierry et Florian, les accompagnants. Cette activité leur permet de sortir et de rencontrer les habitants. Ce fut d'ailleurs pour eux un véritable enjeu d'y aller. « Mettre un maillot de bain au lieu d'un boxer-short, se confronter dans le bassin ą la mixité avec les femmes, leur expliquer que nous sommes dans une société laļque avec des droits égaux, fut pour eux une découverte qu'il leur a fallu appréhender, raconte Thierry. Pas de signe de stigmatisation, mais un accueil agréable. Bon nombre d'habitués de la piscine nous ont félicités pour notre démarche ».
Qu'ils s'appellent Abdou ou Jawad, tous reconnaissent la qualité de l'accueil reçu. « Nous voulons remercier tout le monde. Ici on se repose, avant de repartir. » Pour aller où ? Et là, pas de réponse...
Sportif, pratiquant entre autres le triathlon, Thierry est aussi un grand voyageur. « Il y a quelques années, j'ai, sur mon vélo, parcouru des milliers de kilomčtres pour découvrir d'autres territoires. Avec mon frčre, je me suis rendu jusqu'au Sahara et en 2015, en passant par l'Italie du nord, j'ai atteint la Bosnie. »
Lą, il découvre ą travers des témoignages l'histoire de la guerre dans cette région et ses horreurs. « Je suis sensible ą l'ouverture sur le monde et j'ai de l'appétence pour ce qui touche aux rapports humains. Ce que j'ai entendu et vu lą-bas m'a beaucoup marqué. »
Thierry fait preuve d'altruisme. « J'ai pensé źtre utile pour aider ces gens ą mieux vivre leur passage dans notre département et c'est tout naturellement que l'idée de m'impliquer m'est venu. »
Chaque semaine, il fait donc le déplacement, avec la certitude d'être complètement en phase avec sa pensée.
Au jardin aquatique, les migrants ont découvert les rčgles qui régissent notre société, accompagnés des bénévoles Thierry et Florian
