Anniversaire des 220 ans de la mort de Perrine Dugué           

 

Perrine Dugue

En ce 22 mars 1796, c’est la foire à Sainte Suzanne. Perrine Dugué, une jeune fille de 19 ans de Thorigné, veut y aller afin de ravitailler ses deux frères qui, républicains, s’y sont réfugiés.

Tout le monde l’en dissuade car les chouans sévissent dans la région et la famille Dugué étant républicaine (tout en étant restée catholique) est directement menacée. Pourtant rien n’y fait. « Le Diable lui-même ne me retiendra pas » dit-elle en partant avec des voisins fermiers. Sur la route de Blandouet à Chammes, au chêne des Évêts, trois Chouans les arrêtent, ordonnent à Perrine de descendre et aux fermiers de repartir chez eux.

Perrine subit d’horribles sévices et est laissée agonisante, seule près du chêne des Evêts, à La Loge-Bréhin. La peur des chouans est telle que ce n’est qu’au bout de quatre jours que l’on ose intervenir. La femme qui est présente lors de son dernier soupir est miraculeusement guérie et il est dit que lorsqu’elle rend son dernier soupir, on a vu son âme s’élever dans le ciel avec des ailes tricolores.

A partir de là, va se créer la légende de la « Sainte Tricolore » : on vient en pèlerinage de fort loin, on a compté jusqu’à 2000 pèlerins sur sa tombe, une simple fosse (le cimetière lui ayant été refusé). Des complaintes sont éditées et colportées dans toute la France.

On veut lui donner une sépulture digne d’elle : un cultivateur, M. Dagoreau, donne à sa mère un terrain pour construire une chapelle grâce aux dons des pèlerins. En septembre 1797, de nuit et secrètement (car on craint encore les chouans), on y dépose son corps sous l’autel.

En 2005, dans un grenier du "Ravelin" à Sainte Suzanne, un carnet qui relate ces faits est retrouvé. Il rapporte une conversation entre M. Pômier notaire, et M. Dergère qui, à l’âge de 12 ans, avait assisté à l’exhumation

du corps. Il avait vu les blessures sur le visage de Perrine et touché son corps qui était parfaitement conservé malgré dix huit mois dans la terre.

Dans ce carnet, il révèle aussi le nom de deux des trois chouans qui ont commis ce forfait et, s’ils n’ont pas été inquiétés directement, ont été méprisés toute leur vie par les gens.

Mme Dominique Paradis

(descendante de la famille Dugué)

Article "Perrine Dugué" dans Wikipedia

 

Le chêne des Évêts a rendu sa dernière sève et a dû êttre abattu en 2010.

 

La chapelle, située à la Mancellière à St-Jean-sur-Erve (route des Poteaux) est visitable sur rendez-vous préalable, lors des Journées du Patrimoine (tel. mairie de Ste-Suzanne-et-Chammes 02 43 01 40 10).