(Ouest-France du 30/12/2015)
Sainte-Suzanne et Chammes, les pionnières
Elles sont les premières communes mayennaises à avoir sauté le pas. Les conseils municipaux de Sainte-Suzanne et Chammes, deux voisines des Coëvrons, ont accepté de fusionner dès septembre et le rapprochement a été officialisé le 10 octobre 2015 lors de l'assemblée générale des maires du département, à Ernée, et par l'arrêté préfectoral signé le même jour, en présence de Jean-Paul Delevoye alors Président du Conseil économique, social et environnemental. La nouvelle commune s'appelle Sainte-Suzanne-et-Chammes. « Comme Saint-Pierre-et-Miquelon », faisait remarquer le 22 septembre, dans nos colonnes, Jean-Pierre Morteveille, maire du nouveau bourg de 1 356 habitants. Marc d'Argentré, ex-maire de Chammes, est devenu maire délégué et premier adjoint.
Pré-en-Pail et Saint-Samson, la fusion de dernière minute
Depuis le mois de mai, Pré-en-Pail et Saint-Samson préparent leur fusion. Tout s'est accéléré à la fin de l'année : rencontre avec le sous-préfet le 7 octobre, les deux conseils municipaux réunis le 19 octobre, réunion publique le 20 novembre pour présenter le projet aux habitants... Les deux maires, Marie-Renée Millet à Saint-Samson et Denis Geslain à Pré-en-Pail, souhaitaient fusionner avant le 31 décembre pour bénéficier des avantages financiers qui vont avec : la dotation de l'État au même niveau pendant trois ans et augmentée de 5 %, ainsi que la période de lissage de douze ans des taux d'impositions.
La commune nouvelle, qui comptera 2 400 habitants, portera le nom de Pré-en-Pail-Saint-Samson. Dans les faits, les habitants avaient déjà l'habitude de travailler main dans la main : les deux écoles ont fusionné il y a quelques années, les anciens combattants se sont regroupés l'année dernière, et les associations ou les commerces étaient tenus par des habitants des deux communes. Dans un communiqué aux habitants, les maires évoquent également un autre avantage : la fusion permet de s'assurer d'« une meilleure représentation auprès de l'État et des autres collectivités ». Lors d'un conseil municipal exceptionnel où les élus des deux communes étaient réunis, le 19 octobre, la proposition de fusion a été votée à l'unanimité.
Loiron-Ruillé réunit 2 500 habitants
« Historique », c'est l'adjectif utilisé par Bernard Bourgeais et Gérard Jallu, maires, pour qualifier la fusion de leur commune respective, Loiron et Ruillé-le-Gravelais. Fusion votée par les deux conseils municipaux, mercredi 4 novembre. La nouvelle commune, forte de 2 500 habitants, s'appellera, au 1er janvier, Loiron-Ruillé. Pendant la préparation du rapprochement, les édiles annonçaient un gain de 200 000 € pour leurs communes en cas de fusion. En effet, l'État s'est engagé à stopper la baisse de ses subsides en 2015 pour les nouvelles communes. Les autres verront leurs subventions baisser encore jusqu'en 2017.
Deux communautés de communes fusionnent, naissance de Mayenne-Communauté.
Au 1er janvier, le département comptera une intercommunalité de moins. En effet, les communautés de communes du Horps-Lassay (CCHL) et celle du Pays de Mayenne (CCPM) vont donner naissance à Mayenne communauté. Au total, cette nouvelle collectivité regroupera 33 communes et une population de 37 168 habitants, selon les chiffres les plus récents de l'Insee, datant de 2012.
Plusieurs étapes ont conduit à cette fusion. D'abord, le schéma de coopération intercommunale a obligé la commune de Saint-Georges-Buttavent, qui était la dernière du département à ne pas être rattachée à une intercommunalité, à intégrer le Pays de Mayenne, le 1er janvier 2014.
Ensuite, du côté de la communauté de communes du Horps-Lassay, plusieurs possibilités s'offraient à elle, hormis de rester telle quelle. En effet, sa population ne comptait que 7 005 habitants, en 2012, tandis que la loi NOTRe - pour Nouvelle organisation des territoires de la République - prévoit comme règle générale des intercommunalités d'au moins 15 000 habitants.
La CCHL pouvait fusionner avec la communauté de communes du mont des Avaloirs ou se scinder en deux, avec les communes du canton de Lassay qui rejoignaient le mont des Avaloirs et celles du canton du Horps, le Pays de Mayenne. Mais c'est l'union avec la CCPM qui a été choisie.
Avant même cette fusion, les deux communautés de communes ont commencé à coopérer sur certains projets, comme le centre aquatique communautaire bâti à Mayenne, pour lequel la CCHL a versé une participation.
Le mariage annulé de Saint-Berthevin - Le Genest
Pas de fusion au 1er janvier, entre Saint-Berthevin et Le Genest-Saint-Isle. Deux communes de l'agglomération lavalloise dont les maires avaient pourtant annoncé le rapprochement, en septembre. Une annonce faite au conseil municipal de Saint-Berthevin et relayée dans la presse a provoqué la grogne. Une partie des habitants du Genest-Saint-Isle s'est étonnée d'apprendre la nouvelle dans le journal avant que des réunions publiques ne soient organisées. Réunions qui ont eu lieu dans la foulée.
Les échanges ont été plutôt sereins à Saint-Berthevin mais houleux au Genest-Saint-Isle, où un collectif réclamait un référendum sur le sujet. Le débat s'est envenimé avec la question des intercommunalités. Le Genest dépend en effet du Pays de Loiron et Saint-Berthevin, de Laval agglomération.
En résumé, le départ du Genest vers l'agglomération lavalloise aurait fait passer le nombre d'habitants du Pays de Loiron en dessous de la barre des 15 000 habitants, seuil fixé par la loi pour maintenir une communauté de communes. Ainsi, le 13 octobre, Philippe Vignes, préfet de la Mayenne, suggérait la fusion du Pays de Loiron avec Laval agglomération. Considérant le projet de rapprochement Saint-Berthevin - Le Genest comme un déclencheur... Rapprochement finalement abandonné, mi-novembre.